Page:Gabriel Ferry - Le coureur des bois, Tome II, 1884.djvu/127

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« Et comment avez-vous décidé le chef indien à s’associer à votre projet d’enlèvement ? demanda Main-Rouge ; lui avez-vous dit qu’il y avait trente-deux chasseurs sur les bords du lac ?

– Sans doute, et je lui ai promis les chevaux que les blancs prendront pour lui.

– Et il a consenti ?

– À une autre condition encore ; celle que je lui livrerais le Comanche qui rôde dans les environs de la rivière Rouge. »

Diaz n’entendit plus rien que quelques mots sans suite, tels que Rayon-Brûlant, la cache de l’île aux Buffles ; puis les Indiens et les deux pirates du désert reprirent leur route vers le val d’Or.

Alors l’aventurier, qui en avait assez entendu pour deviner en entier leur plan, tout en courant se joindre à ces chasseurs de chevaux sauvages menacés par les bandits, avait cru devoir jeter en passant aux trois amis l’avis du danger qui les menaçait.

Quant à Baraja, il avait arrêté son projet. Arrivé, après quatre heures de marche, à un endroit assez rapproché du val d’Or pour que la pyramide du tombeau devînt visible dans les ténèbres, il avait marqué le point de halte.

Il se gardait bien de poster ses complices sur la chaîne de rochers qui formait l’un des côtés de l’enceinte du val d’Or. Il craignait avec raison qu’un simple coup d’œil jeté au-dessous de lui n’apprît au métis l’emplacement réel du trésor.

« Venez par ici, dit-il à Sang-Mêlé ; du haut de ces montagnes nous dominerons la pyramide où les chasseurs ont enseveli l’or que je vous ai promis pour ma rançon. »

Et Baraja montrait l’étroit sentier par lequel il était descendu des Montagnes-Brumeuses dans la plaine.