Page:Gabriel Ferry - Le coureur des bois, Tome II, 1884.djvu/240

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interrogations du guerrier il ne répondit à son tour qu’en lui en adressant d’autres d’un genre différent.

« Qu’est-ce ? lui demanda Encinas en espagnol ; le Comanche m’apporte-t-il quelque mauvaise nouvelle, et croyait-il donc être en pays ennemi pour s’avancer ainsi la carabine à la main, comme lorsqu’il est sur la trace d’un Apache ?

Cette question était faite aussi par Encinas dans le but de rassurer complétement la fille de don Augustin sur les intentions de l’Indien, et surtout sur la manière étrange dont il s’était présenté.

Rayon-Brûlant sourit avec dédain.

« Derrière les Apaches, dit-il, un guerrier comanche ne s’avance que le fouet à la main. Non, le Comanche a vu non loin d’ici les traces des bisons, et il a espéré les surprendre s’abreuvant aux eaux de ce lac. »

Encinas n’avait pas oublié que l’Indien lui avait promis de suivre la trace des deux pirates des Prairies, et il savait aussi que le jeune guerrier n’était pas homme à avoir renoncé à son projet.

« Vous n’avez rien vu de plus ? ajouta le chasseur de bisons.

– Parmi les traces des blancs, j’ai distingué les traces de Main-Rouge et de Sang-Mêlé, et je suis venu prévenir des amis de se tenir sur leurs gardes.

– Quoi ! encore ces coquins par ici ? s’écria le chasseur avec inquiétude.

– Que dit-il ? demanda l’hacendero.

– Rien, seigneur Pena, répondit Encinas. Devinez-vous, demanda-t-il au Comanche, dans quel but Main-Rouge et Sang-Mêlé sont venus de ce côté ?

Le jeune guerrier comanche examinait silencieusement tous les personnages groupés devant lui. Ses yeux s’arrêtèrent encore avec complaisance sur doña Rosarita, suspendue au bras de son père.

« La Fleur-du-Lac est blanche comme les premières