Page:Gabriel Ferry - Le coureur des bois, Tome II, 1884.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait rencontrer pour la seconde fois. « Nous verrons la troisième, » ajouta le chasseur espagnol.

En ce moment les trois piétons arrivèrent, après bien des détours causés par le manque de mémoire du gambusino, tout près de l’endroit où il venait de les rencontrer, à cette même place d’où Baraja avait vu le canot monté par les deux pirates des Prairies disparaître sous le conduit souterrain.

Ce ne fut qu’avec mille peines qu’ils purent tous trois descendre les pentes escarpées qui dominaient ce bras perdu de la rivière, sur les bords duquel les deux chasseurs espéraient trouver des indices de nature à compléter ceux qu’ils avaient déjà découverts.



CHAPITRE XXII

LA FAIM.


Lorsque les deux chasseurs et le gambusino furent parvenus sur le bord du cours d’eau, ils ne tardèrent pas à s’apercevoir qu’à une assez courte distance de l’endroit où ils étaient descendus, il y avait un chemin d’un accès plus facile qui serpentait de la cime des rochers jusqu’au niveau de l’eau.

« C’est sans doute le chemin qu’ont suivi ces coquins avec leur prisonnier, dit Pepe, et c’est au bas de ce sentier qu’il faut chercher leurs traces.

– Je ne m’étonne que d’une chose, répondit Bois-Rosé en examinant attentivement les lieux, c’est que Fabian, impétueux comme je le connais, ait consenti à descendre tranquillement le long de cette rampe. Ces buissons, ces absinthes ne portent aucune trace de résistance de sa part.