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ANNEXES.

partie inférieure, jupes, jupons, pantalons, prend son point d’appui au-dessus des crêtes iliaques par l’intermédiaire de liens multiples, et forcément serrés. Ces liens constituent une gêne sérieuse s’ils ne sont séparés de la peau que par une mince étoffe. Rigides, ils sont coupants ; souples, ils s’enroulent sur eux-mêmes et tendent à se creuser un sillon dans la région sur laquelle ils s’appuient. Il en résulte une constriction qui devient une véritable souffrance, et c’est pour obvier à ce grave inconvénient que furent créés les ceintures, puis le corset. Il me paraît donc indispensable d’interposer entre le corps et la ceinture des jupes, au niveau de la taille, une sorte de justaucorps d’un tissu suffisamment rigide, soit par lui-même, soit artificiellement, pour atténuer la gêne provoquée par la constriction des liens. À ce point de vue, le corset possède une réelle utilité et cette seule raison me le fait considérer comme un objet indispensable à la toilette féminine. Je dis le corset et non simplement une ceinture épigastrique, parce que, ainsi que je le montrerai plus loin, il est absolument nécessaire de contre-balancer les effets d’une constriction limitée à la taille.

Mais le corset adopté de nos jours sert-il simplement de soutien pour les vêtements inférieurs et est-il réalisé d’une façon rationnelle ?

La fonction de soutenir les jupes n’est pas la seule pour laquelle le corset est en usage actuellement ; sa disposition démontre qu’on se propose, en même temps, de maintenir les seins, d’amincir la taille et de comprimer les parties molles situées immédiatement au-dessous. Or, je ne crois pas qu’on puisse exiger ces multiples services d’un appareil rigide, et je vais étudier ceux que l’on peut demander au corset, en dehors de son rôle de trait d’union pour les vêtements, sans violer les règles de l’hygiène et sans nuire à la santé.

Prenons pour point de repère, dans la description de cet appareil, la partie épigastrique du corset et admettons qu’elle recouvre l’espace situé entre les fausses côtes et les crêtes iliaques ; elle entoure le corps en présentant une largeur uniforme. Nous nommerons partie abdominale la portion du corset située au-dessous de la ceinture et partie thoracique celle qui s’élève au-dessus. Nous n’aurons pas à nous occuper du dos du corset, car il correspond sur une grande étendue à des surfaces fixes ; nous devons observer cependant qu’il immobilise l’insertion posté-