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— Qu’est-ce qui vous arrive, Petite Nell ? Entrez !

Elle obéit.

Sœur Hélène était assise à sa place accoutumée, près de la fenêtre ouverte, son ouvrage à la main.

— Eh bien, dit-elle, je trouve que vous êtes restée très longtemps chez tante Olympe ; à présent, racontez-moi un peu ce que l’on y fait.

— Tante Olympe m’a trouvé une place, dans un pensionnat en Angleterre.

— Mais vous n’êtes pas obligée d’accepter, fit sœur Hélène, d’ailleurs un pensionnat n’est pas une place pour vous, c’est une famille qu’il vous faut.

— Tante Olympe assure que ce sera plus gai, répondit Petite Nell, sans lever les yeux.

— Mais c’est à vous à en décider, il me semble ; et si cela ne vous plaît pas…

— Il n’y a pas beaucoup de choix en ce moment.

— Alors, attendez, rien ne presse, rien du tout.

— Oh ! je vous en prie, ne pleurez pas, sœur Hélène. Je voudrais tant vous dire encore quelque chose, je voudrais vous dire que… je ne vous oublierai jamais, et… quand je serai loin, vous direz au docteur que je le remercie d’être venu, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans lui.

En ce moment, un pas résonna dans le corridor.

— C’est lui, murmura Petite Nell en relevant la tête ; oh ! je vous en prie, ne pleurez pas, il sera si fâché.

— Non non, vous vous trompez, ce n’est pas lui, c’est encore trop tôt.

Mais Petite Nell était déjà dans l’escalier conduisant à sa chambre.