Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/110

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— Qu’y a-t-il de nouveau ? fit la voix du docteur, pourquoi Nellie… tu pleures, Hélène !

Elle secoua la tête.

— Ce n’est rien, je savais que cela arriverait, nous ne pouvons pas l’empêcher ; Petite Nell va partir, sa tante lui a trouvé une place dans un pensionnat.

Avant de répondre, il fit deux ou trois fois le tour de la chambre.

— Charles, peut-être que si tu lui parlais, quelques mots seulement.

— Moi ? fit-il, très troublé, que voudrais-tu que je lui dise ? Si elle ne veut pas rester pour toi, ce n’est pas moi qui lui ferai changer d’idée, je n’ai jamais existé pour elle.

— Oh ! comment peux-tu parler ainsi, si tu l’avais entendue tout à l’heure, tu ne l’accuserais pas de t’ignorer ; elle est si reconnaissante, au contraire.

Il sourit amèrement.

— J’en suis bien sûr, mais ce n’est pas une raison pour qu’elle m’accorde ce qu’elle t’a refusé.

— Qui sait ? Peut-être pense-t-elle que sa présence ici n’est pas nécessaire, mais si tu lui disais que…

— Je lui parlerai, dit-il, je te le promets.

Il quitta la chambre et se dirigea vers son cabinet de travail.

Un léger coup frappé à la porte de Petite Nell lui fit relever la tête de dessus une grande feuille de papier, où trois mots seulement, étaient tracés.

— Entrez, fit-elle.