Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/25

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Petite Nell ne répondit pas.

— Si tu allais faire une visite à Mlle Steinwardt, elle s’informe de toi chaque fois que je la rencontre.

— Je ne sais pas de qui vous parlez, tante Olympe.

— Tu ne sais pas… mais de la sœur de notre médecin, celui que j’ai conduit un jour chez ta mère ; tu verras comme ils sont gentils.

— Non, merci, je n’ai pas envie de la voir, ni elle, ni personne d’autre.

— C’est bien ce que je lui ai dit, soupira la paysanne. Eh bien, en attendant, tu pourrais mettre ton chapeau et aller au village faire quelques emplettes pour moi ; mais auparavant, débarrasse-moi de ces fleurs que Maxime vient d’apporter.

Petite Nell obéit.

— Comme elle est impassible ! murmura tante Olympe, et Maxime qui s’imaginait lui faire plaisir.

— Quelle lenteur ! J’ai cru que tu ne reviendrais jamais, s’écria-t-elle en la voyant reparaître ; tu descends l’escalier comme un colimaçon.

Petite Nell rougit et, sans rien dire, passa à son bras le panier que tante Olympe lui tendait.

— C’est égal, pensa la brave femme, en la regardant s’éloigner, ça lui fera du bien, j’en suis sûre.

Pendant ce temps, Petite Nell s’acheminait le long de la grand’route, s’arrêtant à chaque instant pour reprendre haleine.

Arrivée au village, ce fut avec la même lenteur qu’elle s’acquitta de ses commissions et qu’elle se remit en route.

Pauvre Petite Nell, elle n’aurait su dire ce qu’elle