Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/43

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rester seul ou plutôt ne voulait pas que je vinsse seule, nous sommes venus ensemble, voilà tout.

— Comme vous êtes heureuse ; moi, je n’ai pas la permission de demeurer avec Louis, je dois encore attendre plusieurs années ; mais alors nous ne nous quitterons plus. Oh ! que je me réjouis qu’il vienne, vous verrez, sœur Hélène, comme il est beau et gai ; tout le monde l’aime ; je ne serais même pas surprise qu’il réussisse à se faire aimer d’oncle Nestor :

— Vous dites cela comme si c’était la chose la plus difficile du monde.

— En tous cas, impossible pour moi, j’en ai une telle frayeur que je ferais volontiers une heure de marche pour éviter de passer près de lui.

Sœur Hélène sourit.

— Mais, vous savez, Petite Nell, que vos frayeurs ne sont pas toujours fondées, rappelez-vous…

— Oh ! c’est très différent, je sens qu’oncle Nestor me déteste.

— J’espère que vous vous trompez, pourtant…

— Écoutez, interrompit Petite Nell, en tendant l’oreille, non, je ne me trompe pas, c’est lui… Elle s’élança hors du pavillon.

— Louis ! Louis…

Un cri joyeux lui répondit, et avant qu’elle fût revenue de sa surprise, elle était dans les bras de son frère.

— Petite Nell, chère Petite Nell, comme tu as encore l’air malade !

— Malade ! mais je ne le suis plus, plus du tout, oh ! Louis, quel bonheur !