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CHAPITRE. IX.


Travail sérieux.

Quelques jours s’étaient écoulés, et la maison de tante Olympe ne se reconnaissait plus ; du matin au soir, elle résonnait du bruit des pas de son neveu et des éclats joyeux de sa voix sonore. La gaîté de l’étudiant ne connaissait aucune borne, rien ne pouvait y mettre obstacle, ni les sourcils en broussaille d’oncle Nestor, ni l’agitation de sa tante, ni l’air inquiet de Petite Nell, qui se demandait comment cela finirait.

Et cela finit, comme il arrive souvent, tout autrement qu’on ne l’avait prévu. Le front d’oncle Nestor s’était peu à peu éclairci, sans qu’aucun orage eût éclaté.

À toutes ses bordées contre les citadins, son neveu répondit avec tant de gaîté, de grâce et de bonhomie, que force lui fut de se dérider et de rire lui aussi, de toutes les bêtises de cet étrange neveu qu’il n’avait pas réussi à intimider. Sans se l’avouer, oncle Nestor commençait à être flatté d’avoir pour parent ce joli garçon, qui le traitait toujours avec une parfaite courtoisie.

Pendant ce temps, Petite Nell continuait à reprendre des forces et à redevenir elle-même. Elle avait, pour tout de bon, secoué cet étrange et douloureux état de torpeur dans lequel elle avait vécu si longtemps, et la présence de son frère était une source de joie intarissable. Elle savait maintenant,