Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/49

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ça irait mieux, si je t’avais toujours près de moi ; mais il ne faut pas pleurer, chérie, je sais que cela ne se peut pas. Voilà ce que c’est que de m’avoir gâté, ajoutait-il en riant, je ne peux plus me passer de toi ; par exemple, si tu savais la peine que j’ai à me lever, maintenant que tu n’es plus là pour m’obliger à sortir du lit.

Et comme ce souvenir amenait un long bâillement de convoitise, Petite Nell se récriait :

— Es-tu déjà fatigué, moi je n’ai pas du tout sommeil, je suis beaucoup trop contente d’être avec toi !

L’été avait pris fin, les vacances de Louis étaient passées.

Il était reparti, et la maison de tante Olympe avait repris sa figure de tous les jours, lorsqu’un télégramme vint leur apprendre à tous l’heureux résultat des nouveaux examens.

Tante Olympe, qui n’en avait jamais douté, n’en fut que plus radieuse, oncle Nestor marmotta dans sa barbe quelques mots inintelligibles qui le firent sourire lui tout seul, et Maxime regarda Petite Nell comme s’il eût voulu dire quelque chose, mais il ne dit rien. Quant à elle, son bonheur était trop grand, trop profond pour se traduire en paroles. Louis avait reconquis toute sa confiance, toute son admiration, elle savait que dans deux ou trois ans au plus il aurait gagné son brevet d’ingénieur, et rien alors ne pourrait s’opposer à leur réunion. Mais, d’ici là, elle voulait