Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/50

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

suivre son exemple et se remettre à l’étude, elle aussi. Pour commencer, elle venait de couvrir son plancher d’une montagne de cahiers et de livres dont elle allait faire la revue, quand sa porte s’ouvrit tout doucement.

— Sœur Hélène, oh ! quel bonheur !

D’un bond, elle fut sur ses pieds et dans les bras de la nouvelle venue.

— Si vous saviez comme je suis contente, je voulais aller vous le dire, dans un moment, Louis a fait de superbes examens.

Eh bien, si vous êtes contente de lui, dit la visiteuse, je ne le suis pas autant de vous, vous avez une mine pitoyable, Petite Nell. Est-ce en étudiant ces livres et ces cahiers que vous vous êtes fatiguée ?

— Je voudrais les repasser peu à peu, afin de pouvoir bientôt prendre un engagement comme institutrice.

— Est-ce que cette perspective vous fait plaisir ? demanda sœur Hélène.

Petite Nell releva la tête, puis, brusquement, cacha sa figure contre l’épaule de son amie.

— Ne pleurez pas, chérie, il ne faut jamais se tourmenter longtemps à l’avance ; croyez-moi, le plus souvent nous avons versé des larmes inutiles, j’en ai fait l’expérience plusieurs fois.

Ce qui n’empêcha pas Mlle Steinwardt d’essuyer à la dérobée les larmes inutiles qui roulaient sur ses joues.

— Je voudrais bien pouvoir vous aider, reprit-elle d’un air qui voulait être joyeux, mais c’est impossible, il y a déjà longtemps que j’ai oublié la meilleure