Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/75

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 69 —

Sœur Hélène n’en revenait pas d’étonnement.

— Je crois que le bonheur m’est monté à la tête, disait Petite Nell en manière d’explication ; je suis si heureuse ; je me demande comment j’ai pu supporter l’autre vie.

— Mais ! Petite Nell, c’est de l’ingratitude.

— Non, je ne crois pas, j’aime beaucoup tante Olympe, et encore plus cousin Max, ils ont été si bons pour moi tous les deux, je ne l’oublierai jamais ; mais je ne peux pas oublier non plus comme c’était difficile d’abord de faire toutes ces choses auxquelles je n’étais pas habituée.

— Mais, chérie, ces mêmes choses, vous les faites toutes avec moi.

— Oh ! c’est absolument différent ; avec vous, je pourrais faire n’importe quoi, parce que je vous aime, je ne peux pas vous dire combien !

Pour toute réponse, sœur Hélène caressa la petite tête qui s’appuyait sur ses genoux.

— J’aimerais bien savoir, reprit Petite Nell, après quelques secondes de silence, si cousin Max est tout à fait consolé, je désire tant qu’il épouse Anna Davy, elle est si gentille, et il l’aimait beaucoup autrefois, c’est tante Olympe qui me l’a dit. Je ne comprends vraiment pas pourquoi il s’est mis à m’aimer, mais cela passera très vite, n’est-ce pas ?

— Je l’espère.

Il y eut un nouveau silence.

— Sœur Hélène ?

— Eh bien, Petite Nell ?

— Croyez-vous que nous puissions déjà recevoir des réponses aujourd’hui ?