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— Qu’est-ce que cela fait, puisque la place est bonne ?

— Sans doute, seulement… c’est en Algérie.

Le cœur de Petite Nell s’arrêta de battre.

— Tu comprends, reprit Louis, je suis décidé à n’accepter que si tu y consens, c’est pourquoi je suis venu.

Et comme il ne recevait pas de réponse :

— Si j’accepte, reprit-il, je reviendrai m’établir dans deux ans, et j’aurai de l’argent en poche, ce qui n’est pas à dédaigner.

— Mais, j’ai un peu d’argent, fit Petite Nell d’une voix faible.

— Oui, mais qu’est-ce que cela ? D’ailleurs, qui sait quand je trouverai de l’occupation, tandis qu’en prenant patience encore un peu, nous sommes sûrs de notre affaire ; et puis, j’aurai acquis de l’expérience, peut-être un nom. Pendant ce temps, tu pourrais retourner chez tante Olympe, je crois qu’elle en serait ravie.

Enfin, ajouta-t-il, une autre raison, et la meilleure de toutes, c’est que le climat de l’Algérie me guérira de ce vieux rhume, que je traîne depuis plusieurs mois.

Petite Nell était vaincue, et pourtant un sanglot lui monta à la gorge.

— Nous y voici, dit Louis ; à présent, chérie, il faut se dire adieu ; si seulement cette pluie nous faisait grâce une minute.

Sans répondre, Petite Nell poussa la grille du jardin et prit la main de son frère.

— Il y a un pavillon, ici, à deux pas, murmura-