Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/88

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t-elle… Là, nous y sommes, tu peux fermer ton parapluie.

Il obéit.

— Mais, à présent, où es-tu, Petite Nell, il fait noir ici comme dans un four.

Pour toute réponse, deux bras entourèrent son cou et l’enlacèrent convulsivement.

— Oh ! Louis, Louis…

Ce fut tout ce qu’elle put dire.

— Chérie, je t’en supplie, ne pleure pas, ou je renonce à tout. Si tu ne veux pas que j’aille en Algérie, je resterai.

— Non, non, je ne veux pas t’empêcher de partir, mais… tu sais, cela me fait tant de peine !

— Pauvre Petite Nell, il faut avoir du courage, il faut m’en donner, chérie, j’en ai si besoin.

Petite Nell avait cessé de pleurer, elle voulait lui donner du courage.

— D’ailleurs, reprit Louis, deux ans seront vite passés, et alors je reviendrai pour tout de bon et nous ne nous quitterons plus. Mais qu’as-tu, chérie, as-tu entendu quelque chose ?

— Chut… C’est le docteur, reprit-elle tout bas, il vient de passer tout près de nous. Ne voudrais-tu pas venir, leur dire adieu, cela leur ferait plaisir, j’en suis sûre…

— Non, non, à quoi penses-tu ; puisqu’ils ne savent pas que je suis ici, c’est tout à fait inutile.

— Mais ils le sauront, je ne pourrai pas le leur cacher et peut-être qu’ils trouveront…

— Ils trouveront ce qu’ils voudront, tu leur diras