— Petite Nell, n’êtes-vous pas contente ? que vous dit-il, chérie ?
Elle tourna lentement la tête, ses lèvres décolorées remuèrent.
— Il est malade, le climat ne lui convient pas, il tousse davantage et… et il a une douleur, un point au côté, qui l’empêche de respirer, de parler ; malgré cela, il doit travailler, il ne peut faire autrement, et personne… personne ne le soigne.
Sa voix mourut dans un sanglot.
Oh ! les terribles jours qui suivirent ! C’en était fini de toute joie, de tout repos ; l’angoisse qui étreignait le cœur de Petite Nell envahissait peu à peu celui de sœur Hélène. Elle ne pouvait faire qu’une chose, prier avec et pour la pauvre enfant, mais cela elle faisait de toute son âme, comme seuls peuvent le faire ceux qui connaissent la souffrance.
Oh ! comme Petite Nell les écoutait les prières de son amie, et comme elle comprit, un jour, d’où lui était venue la force, alors qu’elle traversait la fournaise !
En attendant, les heures se traînaient démesurément, les jours ne voulaient pas finir et encore moins paraître.
Avec quelle agitation elle s’habillait chaque matin, puis elle suivait l’aiguille de la pendule et, l’heure venue, allait attendre le facteur, à la porte du jardin, pour remonter bientôt, les mains vides, dans sa petite chambre.
— Sœur Hélène.
— Mon enfant.
— Je voudrais beaucoup partir. J’ai peur qu’il ne soit plus malade.