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Page:Gagneur - Jean Caboche à ses amis paysans.pdf/20

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etc., ne soient plus imposés. Nous voulons l’instruction gratuite, non pas seulement l’instruction que nos enfants reçoivent de vos frères ignorantins ; mais nous demandons que l’instruction complète, qui fait réellement la supériorité de l’homme et peut seule établir la véritable égalité, soit mise à la portée de tous, au moins de ceux qui montrent le plus d’intelligence. Aujourd’hui surtout que les classes bourgeoises, amollies par les excès, le bien-être et l’égoïsme, n’ont pu fournir à la France en péril aucune intelligence jeune et puissante pour la sauver, il est grand temps de relever la nation française en cherchant parmi le peuple d’autres forces, d’autres ressources. Certes, l’argent qu’on emploie à payer des sénateurs, des évêques, des archevêques, tous ces gros personnages inutiles, serait un peu mieux employé au budget de l’instruction publique.

— Ah ! comme on voit toujours percer votre haine pour la religion, riposta le curé. Dites-le donc, vous voudriez voir tous les prêtres, y compris les évêques et les archevêques, réduits au rôle de mendiants.

— Non pas, monsieur le curé, je ne demande pas même la suppression du budget des cultes ; je crois qu’il est bon pour le quart d’heure que la République vous tienne sous sa dépendance. Mais nos évêques seraient un peu plus pauvres, qu’en cela, du