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Page:Gagneur - Jean Caboche à ses amis paysans.pdf/8

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et sa propriété. Ce sont des titres, cela ! Le paysan s’occupe-t-il seulement comment on a fait fortune ? Ah bien oui ! Pour lui, quiconque s’est enrichi, même en grugeant les autres, est homme respectable. Il lui confie volontiers les affaires publiques.

On dit bien qu’au fond M. Maujars est orléaniste, comme tous les ventrus du reste, car le règne de Louis-Philippe fut le règne des gros bourgeois à grosse bedaine et à gros sacs d’écus.

Pourtant, il se rallia à l’empire comme ami de l’ordre, mais il rata la candidature officielle. Aussi, au 4 septembre, se proclama-t-il républicain. Il fallait l’entendre alors s’appeler un enfant de la révolution. Il parlait à tout propos, comme en 48, des sabots de son père, ces fameux sabots qu’il fourre soigneusement dans une armoire sous les monarchies et qu’il sort pompeusement les jours de république.

Ainsi, depuis l’échec de la République, qui ne put repousser les Prussiens avec les généraux de l’empire, on le voit tout doucement recacher ses sabots, redevenir un féroce ami de l’ordre, de la religion, de la famille, de la propriété, ah ! de la propriété surtout.

Nous le verrons bientôt nous glisser une candidature orléaniste, si tant est que les paysans soient assez dupes pour redemander un roi.

Il y a encore le parti de M. Moutonnet,