Page:Gagneur - Le Calvaire des femmes 1.djvu/83

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tait Geneviève. Il contenait du linge neuf. Ce devait être une ouvrière. Elle engagea donc la conversation.

Geneviève, qui était une nature confiante, s’abandonna à la sympathie que lui inspirait Madeleine. Elle la renseigna sur son travail et sur sa manière de vivre.

« Au surplus, mademoiselle, ajouta-t-elle, il y a de la place dans notre garni, et si la personne à laquelle vous vous intéressez veut y descendre, mon amie et moi nous la traiterons en voisine.

— Veuillez alors me donner votre adresse.

— Rue de Venise, no 37, répondit Geneviève. Ce n’est pas une belle rue, tant s’en faut ; mais elle est située dans le quartier Saint-Merry, à deux pas de la rue de Rivoli. C’est central, et les logements n’y sont pas chers. »

Au moment où les deux jeunes filles se séparaient en se saluant amicalement, un élégant coupé s’arrêtait devant la porte. Une femme encore belle en descendit. Son embonpoint, modéré il est vrai, accusait une jeunesse problématique. Elle était mise avec cette recherche coûteuse qui dénote presque toujours des mœurs galantes.

En passant, elle donna un regard aux deux jeunes filles, et parut frappée de leur beauté, car elle se retourna pour les regarder encore.