— Ah ! c’est qu’il est de tels replis dans la vanité féminine !…
— Je ne sens que trop mon infériorité.
Alors, je lui traçai son portrait.
— Tu as des cheveux châtains, d’une couleur chaude, que tu noircis maladroitement avec je ne sais quelle pommade ; ils paraissent lourds, plats. On les dirait collés avec cette bendoline anti-artistique qu’employaient autrefois nos mères. Est-il rien d’ailleurs de plus disgracieux que ce chignon tordu, ratatiné, avec une sincérité, une honnêteté vraiment désespérantes ?
Je lui enlevai son peigne, et je fus éblouie du flot de cheveux soyeux et fins que je vis se dérouler sur ses épaules.
— Superbes, superbes ! m’écriai-je. Et quand on pense que ton mari te préfère la perruque de Mlle Toto ! Comment nier après cela les effets de l’art et de l’artificiel ? Sais-tu qu’avec tes seuls cheveux une femme un peu coquette, saurait se faire une réputation de beauté ? Donc, nous allons jeter un peu d’air dans cette chevelure massive.
Je secouai ses beaux cheveux qui s’éparpillèrent et se soulevèrent en ondulations lumineuses.
— Un peu de poudre d’or, pour accentuer les tons fauves, quelques coups de fer pour les