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le fort et le château saint-louis
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« Les coins des maisons et les ceintres des croisées sont faits d’une pierre calcaire grise, à petits grains, qui jette une odeur forte pareille à celle de la pierre puante, plus utile dans ce pays que l’ardoise, qui est sujette à se fendre sous l’action de l’air. L’intérieur des maisons est généralement blanchi. Les fenêtres sont placées en dedans des murs, les double-châssis étant en usage à Québec. Le milieu du toit repose sur deux ou tout au plus sur trois chevrons, couverts en planches seulement.

« On chauffe les chambres en hiver avec de petits poêles en fer, qu’on enlève l’été…

« La poudrière — au sud du palais — occupe le sommet de la montagne sur laquelle la cité est bâtie…

« Les marchands (de Québec) s’habillent fort élégamment et poussent la somptuosité dans les repas jusqu’à la folie.

« Les femmes sont tous les jours en grande toilette et parées autant que pour une réception à la cour…

« 15 août 1749. — Le nouveau gouverneur-général de tout le Canada, le marquis de la Jonquière, est arrivé la nuit dernière dans le port de Québec ; mais, comme il était tard, il a remis son entrée officielle à aujourd’hui. Parti de France le 2 juin, il n’a pu parvenir plus tôt au lieu de sa destination…

« Ce jour est un jour de grande fête : celle de L’Assomption de la Vierge Marie, qui est célébrée avec la plus grande pompe dans les pays catholiques-romains. Le 15 août de cette année sera donc une date doublement remarquable, tant à cause de la fête qu’à cause de l’arrivée du nouveau gouverneur-général, qui est toujours reçu avec beaucoup d’éclat, ce fonctionnaire ayant ici le rang d’un vice-roi.

« Vers huit heures, les principaux habitants de la ville