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le fort et le château saint-louis

On lit dans le Journal des Jésuites de 1648 : « Nos gens, au nombre de dix ou douze, travaillèrent tout l’hyver au bois jusques à Pasques pour la charpente de la grande maison (des Jésuites) ; le tout fut fait et apporté à Pasques, et à Pasques on commença à travailler sur la place. Notre F. Nicolas le Fauconier avait soin de la maçonerie, nostre F. Liégeois la surintendance de tout, et nostre F. Ambroise Cauvet du bois de menuiserie, etc. En même temps on bâtissait un corps de logis au fort et une église pour la paroisse. »

Il est certain que l’appellation : « Château Saint-Louis, » pour désigner la résidence même du gouverneur, est immédiatement postérieure à la date de la construction de ce « corps de logis » du fort Saint-Louis dont parle le Journal des Jésuites, — lequel ne fut terminé que sous M. Louis d’Ailleboust, qui succéda à M. de Montmagny en 1648.

Le nom de « corps de logis » est aussi donné au château Saint-Louis par Denonville et Frontenac dans leur correspondance officielle.

Le premier château Saint-Louis n’avait qu’un seul étage, d’après l’ancienne manière de s’exprimer, c’est-à-dire un simple rez-de-chaussée avec mansarde.

La première châtelaine du fort Saint-Louis fut Barbe de Boullongne, femme de Louis d’Ailleboust de Coulonge, troisième gouverneur de la Nouvelle-France. Elle était naturellement vive et gracieuse. De même que sa sœur, morte religieuse à Québec, en 1667[1], elle avait au cœur

  1. Gertrude-Philippe de Boullongue, sœur de Madame d’Ailleboust, entra en religion chez les Ursulines en 1648, et prit le nom de sœur Saint-Dominique. Dans leur testament (don mutuel) portant la date du 30 octobre 1652, Monsieur et Madame Louis d’Ailleboust