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le fort et le château saint-louis

publication ils seront tenus d’informer le dit sieur procureur du roi.

« Entendons cependant ne point comprendre dans la dite ordonnance ceux qui font profession de charrier pour le public, auxquels nous permettons d’avoir la quantité de chevaux qui leur est nécessaire.

« Fait et donné à Montréal, en notre hôtel, le treize juin mil sept cent neuf. »

Signé : « Raudot. »


Évidemment M. Raudot, Antoine-Denis, était digne de devenir membre de la Société d’industrie laitière si cette noble institution eût alors existé. Les habitants ne retirent aucun profit des dits chevaux, dit-il. Dans une brochure intitulée La Crise, l’honorable M. Royal dit que le Canada a exporté des chevaux, en 1894, pour la somme d’un million de piastres. Les temps ont bien changé !

Le savant suédois Peter Kalm, qui fit un voyage en Canada dans l’été et l’automne de 1749, écrivait ce qui suit, à la date du 25 août de cette même année :

« Tous les chevaux canadiens sont forts, vifs, bien faits, aussi grands que nos chevaux de cavalerie, et d’une race importée de France. Les habitants ont la coutume de couper la queue à leurs chevaux, ce qui est une vraie cruauté, puisqu’on les prive ainsi de leur unique moyen de défense contre les moucherons, les taons et les hippobosques. Cette coutume vient peut-être de ce que les Canadiens attellent leurs chevaux l’un devant l’autre : et, pour empêcher celui de devant de blesser les yeux de celui qui est dans les timons en agitant sa queue, ils auront pris le parti d’écourter tous leurs chevaux.

« Le gouverneur-général et quelques-uns des principaux