Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
239
les chevaux canadiens

« antoine-denis baudot, etc.

« Étant informé que les habitants de Montréal nourrissent une trop grande quantité de chevaux, ce qui les empêche d’élever des bêtes à cornes et à laine, ne connaissant point en cela leur véritable intérêt, puisqu’ils ne retirent aucun profit des dits chevaux qu’ils élèvent, et qu’au contraire ils en retireraient beaucoup des bêtes à cornes et à laine qu’ils élèveraient avec les fourrages que consomment les dits chevaux ;

« Et attendu que cette trop grande quantité de chevaux produirait par la suite le manque des autres bestiaux, ce qui irait au détriment de cette colonie ; et comme notre principale attention doit être à son augmentation et à y procurer autant qu’il est en notre pouvoir l’abondance ;

« Nous ordonnons que chaque habitant des côtes de ce gouvernement (de Montréal) ne pourra avoir plus de deux chevaux ou cavales et un poulain, et ce, à commencer après les semences de l’année mil sept cent dix, leur donnant le dit temps pour pouvoir se défaire des chevaux qu’ils ont au-delà de ce nombre, et après lequel ils seront tenus de tuer ceux qu’ils auraient au-delà.

« Mandons au sieur Deschambault, lieutenant-général de la prévôté de cette ville, et au sieur Raimbault, procureur du roi d’icelle, de tenir la main, chacun en droit soi, à l’exécution de la présente ordonnance, laquelle sera lue, publiée et affichée dans cette ville, et envoyée par le dit sieur procureur du roi dans les côtes de ce gouvernement, aux capitaines des dites côtes, auxquels nous mandons de tenir la main à son exécution et de faire publier par trois dimanches consécutifs, à issue de messe paroissiale, à la porte de l’église, à ce que personne n’en ignore ; de laquelle