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les chevaux canadiens
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(de la ville de Québec) ont des carosses, mais le reste du peuple se sert de cabriolets. On se plaint généralement que le peuple de la campagne commence à élever un si grand nombre de chevaux que les bestiaux manquent de fourrage en hiver.[1] »

Le 27 septembre 1749, Kalm écrit, de Montréal : « Un cheval de moyenne encolure coûte maintenant quarante francs et plus. Un beau cheval vaut cent francs. Une vache vaut cinquante francs… Un mouton coûte cinq francs à présent ; mais l’année dernière, alors que tout était cher, il coûtait de huit à dix francs. Un cochon d’un an, pesant 150 à 200 livres, se vend quinze francs… Un poulet vaut de dix à douze sous, un coq-d’inde vingt sous. Un minot de blé se vendait trois francs l’an passé, mais à présent il coûte quarante sous… Un minot d’avoine vaut quelquefois quinze à vingt sous… Les pois ont toujours la même valeur que le blé. Le beurre coûte ordinairement huit à dix sous la livre… Une douzaine d’œufs ne coûte généralement que trois sous, cependant on en donne maintenant cinq sous (fin de septembre). Il ne se fabrique pas de fromage à Montréal, et pour en avoir il faut le faire venir d’ailleurs… »

L’auteur continue, sans transition : « Personne ne se marie sans le consentement de ses parents. » Il aurait pu ajouter : « Les jeunes gens, en Canada, n’attendent pas toujours pour se marier qu’ils aient fini de grandir. »

  1. L’auteur continue : « Les vaches, de la taille de notre vache de Suède, viennent de France aussi. Il est admis que le bétail né ici d’animaux importés d’Europe, n’en atteint jamais les proportions. Cette dégénération est attribuée à la rigueur excessive des hivers canadiens, qui oblige le cultivateur de tenir ses bestiaux renfermés dans l’étable et pauvrement nourris… En Canada les bœufs tirent avec leurs cornes, mais dans les colonies anglaises ils tirent par le garrot comme les chevaux. Les vaches varient de couleur, mais la plupart sont rouges ou noires. »