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Il parla avec une aisance qui troubla profondément sa victime.

Avant de se hasarder dans ce délicieux repaire, le marquis avait pris ses informations.

Son plan était arrêté d’avance, pour le cas où Marie Pigeonnier mordrait à l’hameçon.

Du premier coup, Marie avait mordu.

Enfin elle avait approché de ses lèvres la coupe fatale, et elle allait boire goutte à goutte, longuement, l’enivrant poison dont tant de femmes sont mortes.

Ce soir-là, le marquis ne pressa point le mouvement ; il affecta presque de l’indifférence, si bien qu’en partant il laissa Marie Pigeonnier toute bouleversée.

C’était la revanche de l’amour ; elle allait en connaître tous les tourments, toutes les attentes, toutes les déceptions, toutes les souffrances.

Le supplice commença dès le départ de son tourmenteur ; ce soir-là, elle se retira