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DE L’AVANT-BRAS.

Comme en toutes choses la position oblique est de deux espèces, car ou bien elle se dirige de la partie interne vers l’externe, ou au contraire de la partie externe vers l’interne, j’expliquerai maintenant pourquoi la nature a choisi pour le radius la seconde de ces positions. À propos des mouvements latéraux du bras, on a vu plus haut (chap. iv, p. 177) que les mouvements de supination ont pour but les fonctions les moins nombreuses, tandis que les mouvements de pronation servent des fonctions beaucoup plus nombreuses et plus essentielles. C’est donc pour cela que la nature a disposé le radius de façon à ce qu’il obéisse facilement aux mouvements de pronation, en plaçant son extrémité supérieure sur la tête externe de l’humérus, et en dirigeant l’extrémité inférieure vers le grand doigt ; mais avec une disposition contraire les mouvements du radius eussent été plus faciles pour la supination que pour la pronation, car la pronation est la figure la plus voisine de la position actuelle, et la supination, de la position contraire. En effet, pour tout ce qui se meut, le transport est plus prompt et plus facile vers ce qui est proche, et plus difficile vers ce qui est éloigné. Voilà pourquoi le radius est oblique, et pourquoi il a même une certaine obliquité plutôt qu’une autre. Mais pourquoi repose-t-il sur le cubitus ? Parce que le cubitus est plus long que le radius, et parce qu’il occupe la plus grande partie de l’articulation de l’os du bras ; or, il était rationnel de faire rouler l’os le plus court sur le plus long. Pourquoi les deux os sont-ils minces au milieu et épais du côté du coude et du carpe ? Parce qu’il fallait que la région moyenne fournît de la place aux muscles, et que les extrémités reçussent du développement par les épiphyses. Nous avons déjà dit plus haut (chap. xi) que les épiphyses étaient nécessaires pour les articulations. Pourquoi des deux extrémités de chacun des os, celle du cubitus est-elle la plus épaisse du côté du coude, et celle du radius du côté du carpe ? N’est-ce pas parce qu’il y a pour le carpe une articulation commune aux deux os (voy. chap. xi, et p. 194, note 3), et parce qu’il était nécessaire que pour le coude le cubitus l’emportât d’autant plus par son volume sur le radius que l’articulation du coude était plus utile pour les mouvements de tout le membre.