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DU MEMBRE ABDOMINAL.

direction de l’épine comme cela a lieu chez l’homme. La flexion du genou ne s’opère pas non plus comme chez l’homme. Le singe est aussi totalement dépourvu aux ischions de ces masses de chairs (cf. III, iii, p. 224) qui, en arrière, recouvrent et cachent l’ouverture par laquelle s’échappent les excréments, chairs si utiles encore comme moyen de protection contre les corps sur lesquels on est assis ; de telle sorte que le singe ne peut ni s’asseoir commodément, ni se tenir debout, ni même courir. En revanche, il grimpe très rapidement comme les souris sur des corps droits et polis, au moyen de la cavité de son pied et de ses doigts extrêmement fendus[1]. Une telle disposition qui permet au pied de s’appliquer aisément autour de tous les corps convexes et de les embrasser solidement de toutes parts convient aux animaux faits pour s’élever en grimpant.


Chapitre ix. — Du fémur, de sa direction et de son mode d’articulation avec l’ischion. — Des bancals et des cagneux. — L’écartement du fémur est destiné à fournir une place convenable aux vaisseaux, aux nerfs et aux autres parties qui se trouvent à l’aine ; cet écartement garantit aussi la solidité de la marche et de la station droite ou assise. — Exemple tiré de ceux qui ont les jambes arquées. — Récapitulation.


J’ai parlé suffisamment des os du pied. Je dirai tout à l’heure quelque chose des tendons et des muscles ; je me propose de parler d’abord des os de la jambe entière, car ils contribuent à produire les effets énumérés plus haut (chap. v). La cuisse, comme le bras, n’a qu’un os, la jambe en a deux analogues à ceux de l’avant-bras ; le plus grand se nomme tibia (κνήμη), comme tout le membre lui-même ; le plus petit, péroné (περόνη). Le fémur est à juste titre le plus grand de tous les os du corps. Son extrémité supérieure est fixée dans la cavité cotyloïde, elle supporte tout le poids du corps qui pèse sur lui. La nature a préparé dans la cavité de l’os nommé ischion une place excellente pour la tête du fémur. Il ne se continue pas en ligne droite avec cette cavité ; il paraîtrait même assez mal conformé si on examinait avec peu de soin ; en effet, à la partie

  1. Ici Galien abandonne, mais pour y revenir bientôt, ses idées ordinaires sur le singe ; il ne le regarde plus seulement comme une caricature de l’homme, mais il semble reconnaître que c’est un animal destiné primitivement à vivre au milieu des forêts et à grimper.