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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xii-xiii.

sins, président à un autre mouvement par lequel tout le canal aérien s’élargit et se contracte. Ceux qui descendent de l’os hyoïde (hyo-thyréoïdiens), tirant le premier cartilage vers les parties antérieures et supérieures, l’éloignent des cartilages postérieurs et élargissent le conduit. Ayant une action et une situation opposées à ceux-ci, les muscles obliques (sterno-thyréoïdiens) qui descendent du cartilage thyréoïde vers les parties basses, contractent les parties inférieures du cartilage et les tirent doucement en bas, en même temps qu’ils contractent et pressent la trachée-artère, de manière qu’elle ne présente ni pli, ni sinuosité, et qu’elle ne s’élargit pas trop quand l’animal veut proférer un son. Les autres (thyréo-pharyngiens) naissant des parties latérales du cartilage thyréoïde, rapprochent ces parties du premier cartilage, et les replient sur le second de manière à resserrer le conduit. Nous avons démontré tous ces mouvements dans le traité Sur la voix[1].

Maintenant, nous n’exposons pas les fonctions, nous voulons expliquer les utilités à ceux qui connaissent les fonctions, comme déjà nous l’avons dit souvent (cf. I, viii, xvi et xvii ; II, vii). L’utilité des parties qui agissent ressort immédiatement, et il suffit de rappeler l’action quand on expose l’utilité. Pour celles qui n’exécutent aucune action utile à l’ensemble de l’animal (et c’est ainsi qu’on doit toujours l’entendre[2]) mais qui concourent à l’action des autres, il faut donner sur elles une plus longue explication dans ce traité. Car, c’est là son but spécial. L’action exercée par les muscles et les nerfs met en mouvement toutes les autres

    que Galien ait placé au nombre de ces muscles les sterno-hyoïdiens dont il dit qu’ils meuvent le larynx en même temps que l’os hyoïde (Dissection des muscles, chap. xii) ; mais cela paraît peu probable, puisqu’il fait partir les trois groupes de muscles qu’il décrit du cartilage thyréoïde, et qu’il n’assigne pas, et avec raison, une telle insertion au sterno-hyoïdien.

  1. Voy. pour tout ce qui regarde les mouvements du larynx et de ses diverses parties, les Dissertations sur l’anatomie et sur la physiologie.
  2. Dans la pensée de Galien, cette parenthèse est destinée à prévenir l’objection de ceux qui pourraient croire qu’il a regardé certaines parties comme inutiles ; mais on sait combien il est loin de professer une pareille hérésie ! Il y a pour lui des parties immédiatement ou directement utiles, et d’autres qui n’ont qu’une utilité secondaire, conséquente ou accidentelle, et qui aident à l’utilité des premières. — Voy. V, iii, p. 341.