Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/712

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
680
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XI, xii.

opérer le trajet des aliments, ont la capacité la plus convenable. De même encore toutes les espèces de dents et toutes les autres parties offrent entre elles une proportion, une harmonie admirables et démontrent d’une manière éclatante, ce que nous avons dit au commencement de tout l’ouvrage, c’est que notre Créateur a disposé toutes ces parties, les yeux fixés sur le but qu’il se proposait dans son œuvre.


Chapitre xii. — Les oreilles et les ailes du nez ont été créées cartilagineuses pour résister plus facilement aux chocs extérieurs. — Les oreilles ont été faites proéminentes pour renforcer le son ; elles ont une figure variée pour leur sûreté et pour celle du conduit auditif.


Nous avions commencé par les muscles temporaux (voy. plus haut chap. ii à v), dans l’intention de dire ensuite quelque chose du front et des oreilles, puisqu’il restait à décrire ces parties de la tête ; mais, entraîné par la connexion des parties, après les muscles temporaux, j’ai discouru sur les autres muscles de la mâchoire inférieure, puis je suis arrivé à parler de la bouche et des parties qui lui sont annexées. Je reviens donc aux parties non expliquées, et je réunirai dans mon enseignement les oreilles et les ailes du nez (nom qu’on donne aux extrémités inférieures et mobiles de cette dernière partie) ; je rattache ainsi la description des parties dont il n’a pas encore été question.

Nous avons déjà dit précédemment (VII, xxi, p. 516) que toutes les parties saillantes, nues, exposées aux chocs extérieurs, veulent être faites d’une substance telle, qu’elles ne puissent être aisément écrasées, ni brisées. L’occasion se présente de rappeler cette nécessité. L’utilité de ces parties étant commune, il est indispensable, je pense, que l’explication soit commune aussi. On voit que les oreilles (pavillon de l’oreille, ou auricule) se replient aisément et n’éprouvent aucun dommage dans cette occasion. Si l’on pose sur sa tête un chapeau ou un casque, les oreilles ne paraissent aucunement lésées par cette compression. En effet, comme elles ont un certain degré de mollesse, par cette raison elles cèdent aisément aux pressions extérieures et en amortissent la violence. Si elles étaient complétement dures à l’égal des os, ou molles comme les chairs, il arriverait de deux choses l’une : ou qu’elles seraient aisément arrachées, ou qu’elles seraient entière-