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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/111

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DES ORGANES GÉNITAUX.



Chapitre iv. — La femelle diffère du mâle, d’abord en ce qu’elle est plus froide ; en second lieu, parce que ses organes sexuels sont situés en dedans, tandis que ceux du mâle sont à l’extérieur, quoiqu’au fond ces organes soient identiques dans les deux sexes, ce qu’il est facile de comprendre en supposant ceux des mâles repliés en dedans et ceux des femelles tirés au dehors. — Comparaison avec les yeux des asphalax. — De la différence que présentent les divers animaux. Idée de l’échelle des êtres. — La supériorité du mâle sur la femelle tient à la prédominance du chaud. — La femelle devait être plus froide que l’homme, en vue du fœtus qu’elle devait contenir à l’intérieur et alimenter. — Conséquences multiples qui découlent, chez le mâle et chez la femelle, de ce seul principe : le chaud en excès ou en défaut.


La femelle est plus imparfaite que le mâle par une première raison capitale, c’est qu’elle est plus froide : en effet, si parmi les animaux celui qui est chaud est le plus actif, l’animal plus froid doit être plus imparfait que l’animal plus chaud. La deuxième raison ressort de la dissection, et c’est surtout cette raison que tout à l’heure (chap. v, p. 97) j’annonçais devoir être très-difficile à expliquer. Mais puisque l’occasion m’y invite, il faut l’aborder résolûment. Pour vous qui lisez cette partie de mon ouvrage, ne mettez pas en doute la justesse de mes assertions avant de les avoir vérifiées de vos propres yeux (Voy. t. I, note 2 de la p. 149).

La vue des parties complétera, j’en suis sûr, les lacunes du raisonnement ; le voici : Toutes les parties de l’homme se trouvent aussi chez la femme[1]. Il n’y a de différence qu’en un point, et il faut s’en souvenir dans tout le raisonnement, c’est que les parties de la femme sont internes et celles de l’homme externes, à partir de la région dite périnée. Figurez-vous celles qui s’offrent les premières à votre imagination, n’importe lesquelles, retournez en dehors celles de la femme, tournez et repliez en dedans celles de l’homme, et vous les trouverez toutes semblables les unes aux

    mâle. Le même homme ne fournit pas constamment ni une semence forte ni une semence faible ; mais il y a de perpétuelles variations. Il en est de même de la femme. On ne s’étonnera donc pas que les mêmes femmes et les mêmes hommes engendrent et des garçons et des filles. La génération des mâles et des femelles se comporte semblablement chez les bêtes. » (Trad. de M. Littré.)

  1. Voy., touchant l’opinion d’Aristote et des modernes sur la similitude des appareils sexuels chez l’homme et chez la femme, la Dissert. sur l’anat., et Hoffm., l. l., p. 307 et suiv.