jouissance doit être excessive et incroyable[1]. Si de plus ces parties ont été douées par la nature d’une sensibilité bien supérieure à la peau, en vue de la même utilité, il ne faut plus s’étonner de la vive jouissance dont ces parties sont le siège, ni du désir précurseur de cette jouissance ; on doit l’attribuer à ce que le plus souvent aussi les vaisseaux afférents au rein droit envoient directement des ramifications à la matrice (voy. p. 106-107). En effet, ces superfluités séreuses devant avoir une double utilité, la première d’augmenter le froid des parties gauches, la seconde d’attacher à l’usage des organes un puissant désir et une vive jouissance ; la première existe toujours dans les parties gauches, la seconde existe parfois dans les parties droites au moyen des longs vaisseaux.
Ces conditions trouvent encore un autre appui non médiocre dans les corps glanduleux situés de chaque côté du col de la vessie (prostate), lesquels renferment une humeur semblable au sperme, mais beaucoup plus ténue. Nous dirons bientôt de quelle nature elle est (chap. xi, p. 118). Quant au sperme lui-même, il est chargé de pneuma et comme écumeux, en sorte que s’il vient à se répandre au dehors, il offre bientôt un volume beaucoup moindre qu’au moment de son émission ; il se sèche rapidement à cause de sa viscosité[2], au lieu de persister longtemps comme la pituite et le phlegme qui ne se sèchent pas et conservent le même volume. En effet, ces humeurs sont ténues, aqueuses et non cuites ; celle qui constitue le sperme est épaisse, visqueuse et pleine de pneuma vital.
Lors donc que le sperme pénètre dans une région convenable, il devient le principe générateur d’un animal ; quand il tombe au contraire dans une région qui n’est pas favorable, le pneuma