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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/139

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DES ORGANES GÉNITAUX.



Chapitre xiv. — De la structure de la matrice, de ses tuniques et de ses ligaments. — Admirables dispositions prises par la nature pour que cet organe puisse accomplir toutes les fonctions qui lui sont dévolues. — De l’heureuse position de la matrice. — De l’insertion des vaisseaux spermatiques sur l’épididyme, chez les mâles, et de la nécessité de ce corps intermédiaire. — Différences que présentent les femelles sous ce rapport. Raisons de ces différences. — Des muscles crémasters.


Pourquoi existe-t-il deux tuniques dans tous les intestins et dans l’estomac, tandis qu’une seule suffit aux matrices comme aux deux vessies ? (vessie urinaire et vésicule biliaire.) C’est ce qui a déjà été expliqué sommairement, alors que j’exposais la structure des organes de nutrition (IV, viii, et V, xii ; t. I, pp. 290 et 367). Maintenant il est nécessaire de reprendre tout ce qui est utile à l’explication de la structure des matrices. La nature a construit le corps des vessies dur et résistant, attendu que leur fonction consiste uniquement à recevoir les superfluités. Pour les intestins et l’estomac qui sont plutôt des organes de coction que des réceptacles de superfluités, une substance charnue convenait mieux. En effet, la nature ne les a pas créés pour recevoir la bile, le phlegme et les autres superfluités séreuses qui découlent de tout le corps, mais étant crées [primitivement] pour d’autres fonctions ; elle s’en est servie en même temps comme de canaux pour le passage des superfluités. Ainsi donc, il a été donné avec raison à leur corps une forme de substance appropriée à leurs fonctions ; quant au nombre de leurs tuniques, il leur a été attribué [par surcroît], en vue de leur utilité seconde. Car il était à craindre, comme il a été démontré dans les livres qui les concernent, que leur tunique interne ne fût parfois excoriée et lésée. La nature l’a donc revêtue d’une tunique externe, pour que la lésion se bornât à cette seule tunique.

Pour les matrices nourries d’un sang pur et utile, il suffit d’une tunique. Toutefois, comme elles devaient non pas seulement attirer intérieurement le sperme pendant le coït, mais encore le retenir au temps de la gestation et rejeter le produit de la conception quand le fœtus est parfait, la nature, en conséquence, a imaginé de donner à ces matrices toute espèce de fibres. En effet, nous avons souvent démontré à ce sujet (V, xi et xiv ; VI, viii ; t. I, pp. 365, 369, 400 ; Fac. nat., III, viii) que chacun des organes attire à