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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, xiii-xiv.

amenés par la même voie. Comme les parties génitales reçoivent par surplus les veines et les artères descendantes, c’est avec raison qu’aucun nerf issu de la région lombaire de la moelle ne les y accompagne ; car il n’était pas également avantageux que ce nerf fût conduit par un long chemin ; mais il convenait que l’épaisseur des nerfs fût exactement mesurée à leur utilité. En effet, la distribution des nerfs dans toutes les parties ayant trois buts, ainsi que nous l’avons démontré précédemment (V, ix ; t. I, p. 361) : la sensation dans les organes sensibles, le mouvement dans les organes moteurs, la connaissance des choses susceptibles de léser dans tous les autres, les matrices tout entières, les testicules et tout ce qui constitue le scrotum[1], avaient besoin de nerfs très-peu nombreux, puisque ces parties ne servent ni pour une sensation exquise, ni pour un mouvement volontaire, ni comme les intestins pour le transport des superfluités.

La verge du mâle, comme aussi le vagin, le col de la matrice et les autres parties qui constituent le pudendum lui-même ayant besoin d’une sensation plus parfaite en vue de la copulation, ont avec raison reçu des nerfs plus nombreux. Si vous vous rappelez que nous avons démontré (IV, vii et xiii ; V, x ; t. I, pp. 287, 313, 363) que le foie, la rate et les reins réclament de très-petits nerfs, si vous songez qu’il en est de même pour les parties génitales, à l’exception du pudendum, si enfin vous voyez en disséquant des animaux que ces parties sont pourvues de petits nerfs comme les susdits viscères, que le pudendum seul en a de plus considérables, vous admirerez encore, j’en suis sûr, l’équité de la nature à cet égard. En conséquence, cette paire de nerfs n’est pas aussi ténue que celles du foie, de la rate et des reins ; elle n’est pas non plus aussi considérable que celle de l’estomac, mais autant que possible elle tient le milieu pour le volume, parce qu’elle offre une double utilité pour les organes génitaux : dans quelques parties elle sert aux mêmes usages que les nerfs du foie et des reins ; et dans le pudendum à remplir les fonctions attribuées aux nerfs gastriques.

  1. Pour ce passage très-corrompu dans le texte vulg., j’ai suivi les manuscrits A et B.