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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, i-ii.
LIVRE SEIZIÈME.


des nerfs, des artères et des veines.


Chapitre premier. — Considérations générales. Admirable justice distributive apportée par la nature dans la répartition des nerfs, des artères et des veines.


Déjà précédemment, il a été question plus d’une fois, en expliquant les parties, des organes communs à tout le corps (cf. II, xix ; III, ix, t. I, p. 214, 248), artère, veine et nerf. Il m’a paru préférable de n’en pas parler seulement par fragments, mais de rassembler, sous un même coup d’œil, tout le sujet, et d’ajouter ce qui manque à nos explications antérieures. Il est évident qu’ici encore mon exposition aura pour base les points préalablement démontrés : que l’encéphale est le principe des nerfs, le cœur celui des artères et le foie celui des veines. Comme ces organes doivent se distribuer dans tout le corps, apportez un esprit attentif pour suivre avec moi l’équitable répartition qui en a été faite. S’il apparaît clairement qu’il en a été donné plus à certaines parties, moins à d’autres, selon la valeur de chacune d’elles, et si l’on constate que cette règle est observée dans tout le corps, nous louerons Hippocrate de ce qu’il a appelé la nature juste (cf. I, xxii, p. 163 et note 1). Si l’on voit ces organes se diriger vers chaque partie en toute sécurité, nous proclamerons la nature, non pas seulement juste, mais encore ingénieuse et habile. Il n’importe donc en rien que l’on commence l’exposition par l’encéphale, ou par le cœur, ou par le foie. En effet, les observations communes aux trois principes doivent être énoncées nécessairement en même temps, la nature des choses ne permettant pas d’agir autrement, quand même on le désirerait, puisque les observations propres à chacun d’eux ne sauraient évidemment venir, comme l’on voudrait, s’ajouter aux observations communes.

Quelles sont ces observations communes aux trois principes ? Le but était de mener à chaque partie une artère, une veine et un nerf ; mais comme quelques parties sont éloignées des principes, il convenait de ne pas créer un nombre de principes aussi considérable que celui des parties, de n’en pas même créer un grand nombre, mais plutôt de faire sortir de chaque principe un seul or-