Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

nerfs, parce qu’ils étaient situés dans leur voisinage. Il était nécessaire, en effet, qu’il vînt des nerfs au cœur et au foie, puisqu’il fallait absolument que les principes des facultés qui régissent l’animal fussent rattachés ensemble, ainsi que nous l’avons démontré dans notre traité Sur les dogmes d’Hippocrate et de Platon (voy. Dissert. sur la physiol.). Il en fallait à l’estomac et surtout à son orifice, parce qu’il avait besoin, nous l’avons démontré (VI, vi ; IX, xi, t. 1, p. 397, 591 ; cf. aussi IV, vii, p. 286 suiv.), d’une sensation plus précise.

La voix étant la plus importante de toutes les opérations psychiques, puisqu’elle énonce les pensées de l’âme rationnelle, il fallait qu’elle aussi fût produite par des organes qui reçoivent des nerfs de l’encéphale. C’est pour ces organes surtout que des nerfs issus de l’encéphale se prolongent loin de leur principe (cf. VII, xiv ; t. I, p. 497). Avec eux, comme nous l’avons dit, de petites ramifications se distribuent sur les intestins, les reins, la rate, le poumon et l’œsophage. Nous parlerons de ces nerfs un peu plus loin (chap. v, p. 171).


Chapitre iv. — Origine et insertion des nerfs qui se distribuent aux muscles du larynx. — Des nerfs récurrents en particulier, de leur origine, de leurs rapports, avec les vaisseaux. — Nouvelles extases de Galien sur la flexion de ces nerfs.


Parlons maintenant des parties pour lesquelles les nerfs descendent particulièrement de l’encéphale, en commençant par les organes de la voix. Ici le raisonnement a pour base notre traité Sur la voix (voy. p. 380, note 2 ; cf. aussi VII, v, xi à xv). Au commencement du présent ouvrage (voy. I, viii ; t. I, p. 122) nous avons prouvé qu’on ne peut déterminer l’utilité d’aucune partie avant de connaître la fonction de tout l’organe. Ainsi, puisque le larynx, le premier et le plus important organe de la voix (cf. VII, v, p. 465), est composé de trois cartilages, qu’il a à son centre l’épiglotte et qu’il possède vingt muscles pour le faire fonctionner, vous devez examiner comment la nature a distribué à tous ces muscles des nerfs issus de l’encéphale. De ces muscles les uns ont une position plutôt transversale, d’autres une position oblique, ceux-ci une position rectiligne, et parmi ces derniers tous n’ont même pas une position semblable (voy. VII,