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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, iv.

xi, xii). Les uns, dérivant des parties supérieures, mettent en mouvement par leurs extrémités inférieures quelques-unes des parties du larynx ; d’autres, en sens inverse, ont leur origine au-dessous du larynx et agissent par leurs extrémités supérieures. Il était juste, je pense, qu’un nerf vînt d’en haut aux muscles qui descendent, que les muscles qui remontent des parties inférieures y trouvassent aussi le principe de leurs nerfs, enfin qu’aux muscles transverses ou obliques il fût attribué un principe de nerfs en rapport avec leur position. Du reste, dans notre traité Sur la voix, nous avons démontré que les muscles qui viennent de l’os hyoïde pour aboutir au cartilage thyréoïde , ainsi que ceux qui des deux cartilages (cricoïde et thyréoïde) vont au sternum sont des muscles descendants, et qu’au contraire les muscles moteurs de l’aryténoïde sont des muscles remontants. Nous disions donc qu’il y avait précisément quatre muscles droits, deux muscles inclinés obliquement, et que les muscles rattachant les extrémités inférieures du cartilage thyréoïde au cartilage innommé (cricoïde) étaient légèrement obliques. Nous disions de plus que les muscles qui rattachent à l’œsophage le plus grand des trois cartilages (thyréoïde) ont les fibres transverses inclinées obliquement, les unes plus, les autres moins.

À ces muscles (rien ne nous empêche de commencer par là) la nature envoie de la sixième paire de nerfs (9e, 10e, 11e des mod.) deux rameaux ; l’un aboutit au sommet du cartilage thyréoïde et pénètre dans l’intérieur même du larynx ; l’autre va aux muscles obliques et latéraux (crico-thyréoïdiens) et envoie aussi des filets terminaux dans les muscles qui s’étendent jusqu’au sternum (sterno-thyréoïdiens). Ce sont donc deux paires de nerfs communs (laryngés supérieurs[1] fournis par le pneumo-gastrique) dirigés obliquement. Une troisième paire de nerfs qui aboutit aux muscles releveurs du cartilage thyréoïde (hyo-thyréoïdiens) avait besoin d’un point de départ plus élevé ; aussi n’était-il pas possible de prendre ce point de départ sur la sixième paire quand elle se rend à l’estomac. Mais la nature a trouvé le moyen d’insérer sur ces muscles un nerf qui descend directement de haut en bas de l’encéphale.

  1. Voy. Dissert. sur l’anat. pour quelques erreurs commises par Galien au sujet des nerfs laryngés supérieurs.