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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

Ces nerfs se dispersent de chaque côté sur tout le larynx, l’un à droite, l’autre à gauche. De plus, l’extrémité de ces nerfs s’insère sur les muscles qui de l’os hyoïde descendent au sternum (sterno-hyoidiens) ; parfois même elle s’étend aux muscles moins élevés qui, disions-nous, dérivent du cartilage thyréoïde (sterno-thyréoïdiens), comme aussi parfois des nerfs de la sixième paire s’insèrent sur les muscles plus élevés (sterno-hyoïdiens). Chez tous les animaux ces muscles reçoivent leurs nerfs de ces paires seulement, parce qu’ils ont besoin de nerfs qui en descendant de l’encéphale aient une position déclive et servent à la voix. Telles sont les dispositions équitables et ingénieuses prises par la nature.

Pour les trois autres paires de muscles du larynx (thyréo-arytènoïdiens, crico-aryténoïdiens et aryténoïdiens), très-nécessaires, nous l’avons démontré (voy. VII, xii ; t. I, p. 491), à la production de la voix, et ayant une position droite telle que leurs têtes sont en bas et leurs extrémités en haut, il fallait leur envoyer des nerfs de la partie inférieure. Or, l’encéphale n’existant pas dans cette partie, il eût fallu leur envoyer des nerfs tirés de la moelle du dos et encore des parties inférieures, de telle sorte que la nature, si équitable, aurait été contrainte de commettre une injustice envers les seuls organes si importants de la voix, en ne leur fournissant des nerfs, ni de l’encéphale, ni au moins des premières parties de la moelle. Voyons donc comment elle a parfaitement pourvu à ces deux résultats : obtenir ce qui était nécessaire à l’action, et ne pas porter préjudice aux muscles en leur fournissant des nerfs d’un rang moins élevé qu’il ne fallait. Elle a en conséquence décidé de leur fournir des nerfs issus de l’encéphale, comme le sont les autres nerfs précités, et elle les a tirés de la sixième paire, laquelle devait fournir des rameaux au cœur, à l’estomac et au foie ; mais elle leur a fait exécuter la double course (le diaule, δίαυλον), en les amenant d’abord aux parties situées au-dessous du larynx, puis en les faisant remonter à leurs muscles principaux (nerfs laryngés récurrents, voy. VII, xiv et xv, et les fig., pp. 501 et 505). Or ces nerfs ne pouvaient revenir sur leurs pas sans faire une courbe. La nature a donc dû chercher pour eux une sorte de borne autour de laquelle elle les enroulât, les arrêtant dans leur marche vers les parties inférieures et faisant de cette borne le point de départ de leur retour au larynx. Il