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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/186

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, vi.

aux grands muscles de l’une et l’autre omoplate (trapèzes), envoient des rameaux dans ces muscles (sterno-cléido-mastoïdiens) ; puis il vient d’autres rameaux à travers les vertèbres du cou (rameaux des 2e et 3e paires cervicales), afin que chacun des principes tirant à lui, le muscle exécute tour à tour un mouvement varié. Il arrive ainsi nécessairement que les muscles situés obliquement ont les principes de leurs mouvements établis dans des régions différentes. C’est encore pour cette raison que les parties supérieures de ces muscles reçoivent quelques ramifications des nerfs venus d’en haut. C’est ainsi enfin que les deux muscles voisins des amygdales (voy. Dissertation sur l’anatomie), que, chez les animaux doués d’une forte voix, les muscles insérés sur le bord inférieur de l’os hyoïde (sterno-hyoïdiens), et que les muscles qui, chez certains animaux, se fixent aux parties supérieures des côtes (cornes) du premier cartilage (thyréoide, — voy. même dissertation), reçoivent un nerf de l’encéphale parce qu’ils servent à la formation de la voix. De plus, une autre paire de nerfs minces (glosso-pharyngiens), vient à la racine de la langue, nerfs très-visibles chez les animaux chez lesquels les muscles indiqués plus haut sont très-petits[1]. Cette paire de nerfs se détache au niveau de la paire désignée comme la sixième par Marinus ; elle existe chez tous les animaux voisins de l’homme, mais elle s’y comporte différemment, comme nous l’avons dit. En effet, chez les animaux doués d’une forte voix ou destinés à mordre, les susdits nerfs, vu la grandeur des muscles attachés à l’os hyoïde, vont se perdre dans ces muscles ; dans les autres, ils s’épuisent plutôt au pharynx ou à la racine de la langue.

Parmi les nerfs durs issus de l’encéphale, aucun autre ne descend plus bas que la face ; tous se distribuent, soit dans les muscles de la face, soit dans les organes des sens. Nous avons parlé précédemment de leur distribution (cf. les livres VIII, IX, X et XI). Il est superflu de la rappeler actuellement ; mieux vaut passer à la moelle du cou, en montrant de quelle façon la nature accomplit une distribution très-équitable des nerfs de cette région.

  1. Les mots ἐλάχιστοι παντελῶς qui manquent dans vulg., sont donnés par B et par la traduction latine.