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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/189

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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

coup moins encore les nerfs qui s’y insèrent. La nature prenant une ramification (branche postérieure) à chacune de toutes les paires de nerfs cervicales, la première et la seconde exceptées, elle dirige cette ramification transversalement par la région profonde jusqu’à la racine de l’épine (apophyses épineuses) ; de là elle l’élève à l’aide de cette épine jusqu’au ligament cité plus haut, mince et large comme une membrane (p. 176, l. 3 et suiv.) ; puis, perçant cette membrane mince de trous très-étroits en rapport avec le volume des nerfs, elle ramène ces nerfs à la partie antérieure à travers le cou. Enlevez les muscles intermédiaires, vous verrez que chaque branche de nerfs, immédiatement après être sortie de la moelle, se dirige d’abord transversalement en arrière sur les muscles profonds du cou, qu’elle revient en avant se placer superficiellement sous le derme, tout en conservant sa position transverse ; qu’elle chemine alors sur le ligament large (car la nature s’en sert pour toutes sortes d’offices), dont elle traverse les trous quand commence leur retour ; après cela ces nerfs adhèrent à cette membrane, sont portés et conduits par elle. Toutes les autres parties de ce muscle large et mince qui existe de chaque côté sont ainsi tapissées de nerfs. Les parties du peaucier qui, de la racine des oreilles vont par-dessus les joues portées sur le muscle masséter lui-même, se servent des nerfs issus du trou borgne (branches du facial) ; ces nerfs ont une direction semblable à celle que les fibres affectent dans cette partie, et un principe plus proche. Cette œuvre merveilleuse de la nature a été ignorée des anatomistes, comme beaucoup d’autres dispositions parfaites imaginées dans la structure de l’animal. Ainsi, les trois paires de muscles qui relèvent en arrière le cou et la tête, les quatre autres qui à l’articulation même de la tête avec la première et la deuxième vertèbre, meuvent en arrière la tête seule sans le cou (voy. XII, viii), et quelques autres situées de chaque côté, ont été ignorées des médecins.

La nature, comme je l’ai démontré, n’a fait inutilement aucune de ces choses ; elle a créé la moelle comme principe des nerfs qui meuvent tous les muscles cités, adaptant le trajet de chaque nerf aux mouvements des muscles. C’est une règle qu’elle observe également dans tout l’animal. De même, en effet, que pour les muscles du cou, le trajet s’opère de bas en haut, parce que ces muscles meuvent la tête en avant, de même aussi les deux muscles