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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/188

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, vi.

parties. Ainsi donc, avec les fibres issues de l’épine des vertèbres du cou, les nerfs se dirigent à travers le cou jusqu’aux partes antérieures, nerfs transverses très-forts et nombreux, parce que le ligament membraneux (ligament et aponévrose cervicales ; cf. XII, xv ; XIII, iv, p. 61 et suiv.) qui renferme les fibres (c’est-à-dire d’où les fibres musculaires procèdent) dérive de l’épine, et que le principe le plus important du muscle se trouve dans cette région. Les nerfs de la partie du muscle qui remonte de l’omoplate et de la clavicule sont moins forts ; ils suivent, eux aussi, la même route que les fibres. Une seule branche de nerfs existant dans chacune des vertèbres du cou, et cette branche ayant sa racine dirigée transversalement, il est admirable de voir comment, sur toutes les fibres du muscle qui recouvre les parties situées en avant de l’origine de cette branche, vont s’insérer les nerfs, lesquels, dans leur marche ascendante, exécutent des courbes ingénieusement inventées par la nature, les unes autour de muscles, d’artères, de veines, d’autres à travers des membranes percées de trous étroits et égaux au diamètre des nerfs. Sur les fibres obliques, les nerfs obliques s’insèrent plus aisément. Pour celles qui naissent de l’épine à la partie postérieure, l’œuvre de la nature excite encore une plus vive admiration. En effet, ces nerfs devaient quitter l’épine de concert avec les fibres ; or c’est ce qui existe effectivement. En les examinant, on croirait qu’ils dérivent des os mêmes de l’épine, mais il n’en est pas ainsi, car la moelle cervicale est le principe de ces nerfs, qu’elle fait sortir par les trous communs des vertèbres, trous situés latéralement (trous de conjugaison) ; attendu que pour les nerfs issus de la moelle, il existe un point de départ de cette espèce de chacun des deux côtés de chaque vertèbre. La nature distribue merveilleusement ces nerfs, aussitôt leur sortie, le long des apophyses [transverses], ramenant les nerfs transverses à la partie antérieure et postérieure du cou, imprimant certaines flexions aux autres, qui sont droits, déclives ou obliques.

Cette variété se rencontre dans certaines productions de nerfs ; mais une dissection soigneuse la rend plus admirable encore et plus surprenante pour les nerfs issus du rachis : aussi cette œuvre, une des plus importantes de la nature, est inconnue de ceux qui paraissent les plus habiles à disséquer. En effet, ne connaissant pas du tout ce muscle (le peaucier), ils connaissent beau-