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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

allant par la route la plus directe et la plus courte à la cinquième vertèbre du thorax. L’autre (aorte ascendante), aussitôt après sa naissance, envoie à l’épaule et à l’aisselle gauche une portion d’elle-même, laquelle, portée sur le poumon et appuyée par des membranes (médiastins), remonte sans se diviser jusqu’à la première côte (artères sous-clavières) ; car il n’était pas prudent de la diviser aussi longtemps qu’elle est suspendue. De là elle envoie une portion d’elle-même aux premiers espaces intercostaux (artère intercostale supér.) ; puis une autre branche étendue derrière le sternum arrive à l’hypocondre (voy. t. I, p. 392, note 3 et Dissert. sur l’anat.) et à la mamelle (artère mammaire interne) ; une troisième, destinée à la moelle cervicale (artère vertébrale), traverse les trous des six vertèbres (cf. p. 194, note 2), et sur son trajet envoie des ramifications aux muscles voisins. La continuation de cette artère se divise dans tout le bras gauche et dans l’épaule (a. axillaire). L’autre branche (carotide primitive), la plus considérable de toute l’artère ascendante, remonte directement de l’endroit où elle se détache vers la fossette sus-sternale (σφαγή) et se rattache aussitôt que possible à la partie médiane du sternum. Ne considérez pas seulement cette particularité dans ces diverses branches artérielles, mais examinez encore attentivement la région où chaque branche de la grande artère (crosse de l’aorte) commence à s’avancer sur les os, vous verrez que non-seulement l’os a été disposé comme un rempart et un appui pour chacune d’elles, mais que de plus sous l’un des vaisseaux (artère sous-clavière) il a été établi une membrane (médiastin) et le cartilage qui lubrifie les parties internes des vertèbres (cf. XIII, viii, p. 71), cartilage qui devient pour lui une sorte de coussin moelleux, et que sous l’autre vaisseau qui monte au cou, une glande très-considérable et très-molle (thymus, cf. VI, vi ; t. I, p. 389) a été placée en guise de tapis.

S’il n’y avait dans le thorax aucun autre vaisseau, ni aucune branche ascendante ou descendante qui eût besoin du même secours, le rachis en arrière, en avant le sternum suffiraient pour fournir aux seules branches de la grande artère l’utile protection que nous signalions. Mais, comme on y trouve la veine cave qui remonte, l’œsophage qui descend (cf. VI, iv et v ; t. I, p. 387 suiv.), ainsi que la veine qui alimente le thorax (azygos), il n’était pas convenable de négliger leur sûreté ; il fallait les recouvrir,