Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, x.

les rattacher, les appuyer, les protéger, et aussi leur faire un rempart au moyen des os. Ces dispositions existent réellement, le Créateur des animaux n’ayant pas commis à cet égard même la plus petite négligence. D’abord, pouvant rattacher l’œsophage au sternum et la veine cave au rachis, il a fait le contraire. En effet, le rachis est plus près de l’œsophage que le sternum, et le sternum plus près de la veine cave que le rachis ; car, du sommet du cou descend l’œsophage appuyé sur les vertèbres, tandis que le vaisseau qui remonte de l’oreillette droite du cœur et qui étant la continuation de la veine cave (abdominale ou ascendante), est, à cause de cela, nommé aussi veine cave (veine cave thoracique ou descendante) par beaucoup de médecins, est voisin du sternum : or, donner pour rempart à chacun d’eux l’os voisin était mieux que de prendre l’os éloigné, et de mener ainsi à la partie opposée le vaisseau suspendu dans la vaste cavité du thorax. De plus, il résultait d’une telle disposition un autre avantage pour tous les deux : l’œsophage, couché sur le rachis, va en droite ligne déboucher dans l’estomac sans être obligé de traverser le centre du diaphragme déjà nécessairement percé d’un trou qui donne passage à la veine cave. Quant à la veine, lorsqu’elle arrive au niveau de la fossette sous-claviculaire, et qu’elle rencontre l’artère issue du cœur (crosse de l’aorte), elle se trouve dans une position favorable. Cela maintient aussi l’artère dans une disposition telle qu’après s’être divisées pour monter à travers le cou, les branches de cette artère sont situées profondément, tandis que les veines reposent sur elles.

Les dispositions si heureuses prises par la nature ne consistent pas seulement à avoir établi sur le rachis l’œsophage, l’artère et la veine nourricière de la partie inférieure du thorax (azygos), et à avoir fixé la veine cave sous le sternum, mais encore à ne pas avoir mis sur le même plan l’œsophage, l’artère et la veine ; elles ne consistent pas seulement non plus à n’avoir pas placé l’œsophage au milieu, l’artère sur les côtés, mais encore à avoir appuyé celle-ci sur la région centrale (corps) des vertèbres et en même temps à avoir étendu l’œsophage sur le côté parallèlement à l’artère. En effet, si l’artère importe plus à la vie que l’œsophage, elle a aussi une situation plus sûre. Une preuve non médiocre de mon assertion, c’est que l’œsophage longe la partie