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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/199

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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

centrale de toutes les vertèbres du cou et des quatre premières du thorax. Il ne convenait pas en effet, ni quand il repose seul sur les vertèbres, qu’il délaissât la voie plus sûre pour en suivre une plus dangereuse, ni quand il rencontre un organe plus important, qu’il ne lui cédât pas la place. Mais comme la veine qui nourrit les huit espaces intercostaux inférieurs de chaque côté du thorax est plus petite que l’artère, elle est couchée auprès de celle-ci. Nous en parlerons un peu plus loin (chap. xiv, p. 197), quand nous traiterons des veines : revenons à l’artère.

Quant à la plus grande de toutes les artères dont je parlais, celle qui descend à travers les parties inférieures du thorax, elle envoie de chaque côté des ramifications aux muscles intercostaux (artères intercostales aortiques). La plus grande partie de ces ramifications se distribue dans ces muscles, un assez grand nombre se rend dans ceux qui recouvrent le thorax ; car on ne pouvait d’une autre région envoyer par une voie plus sûre et plus courte des artères à ces muscles, et aussi au diaphragme, ni les tirer d’une autre artère ou d’une autre partie de cette artère ; c’était cette artère même et cette partie de l’artère qui traverse le diaphragme d’où il fallait les faire venir.

Il ne convenait pas non plus que l’estomac, la rate et le foie reçussent des artères d’une autre région ; ils devaient les emprunter à cette artère seule, au moment où elle arrive au-dessus du diaphragme (tronc cœliaque). C’est encore de cette même région que se détache l’artère qui se distribue dans tous les intestins ; en effet, comme le sommet du mésentère était situé tout proche, il était nécessaire que non-seulement l’artère (mésentériques infér. et sup. ; coliques) qui part de ce point, mais encore la veine et le nerf se partageassent dans toutes les circonvolutions intestinales. Les reins étant disposés à la suite , il vient s’y insérer une paire très-considérable d’artères (artères rénales). Mais nous avons parlé de leur grandeur dans le livre où il est question des reins (V, v ; t. I, p. 350). Nous dirons dans celui-ci pourquoi elles ne sont pas nées d’une autre partie de l’artère. La nature paraît se servir des plus gros vaisseaux comme d’aqueducs ; dans toutes les régions qu’ils traversent, elle détache sur les parties voisines comme des ruisseaux et des canaux variables de grandeur selon l’importance et l’utilité de ces parties ; et tous sont amenés par