Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
ÉPILOGUE.

entendre et pour être en état de voir. Nulle part il n’y a une seule ouverture inutile.

Il n’y a pas non plus une production universelle nécessaire, ni une absence complète de poils ; ils poussent seulement dans les régions où cela était indispensable, ainsi que je l’ai démontré (XI, xiv, t. I, p. 684). À la tête, aux sourcils, aux paupières, il y a des poils, tandis que l’intérieur des mains et la plante des pieds en sont dépourvus. Aucun muscle n’est uni en vain à la peau, mais seulement là où il y a une utilité nécessaire, comme cela a été également démontré.

Quel individu quelconque sera donc assez fou et assez ennemi des œuvres de la nature pour ne pas avouer l’art de l’ouvrier en considérant la peau et toutes les autres parties qui se présentent à première vue ? Qui ne concevra pas aussitôt qu’une intelligence douée d’une puissance admirable plane sur la terre et pénètre dans toutes ses parties ? De tous côtés donc la terre engendre des animaux, tous doués d’une admirable structure ; cependant existe-t-il dans l’univers une partie plus vile que la terre ? Toutefois on reconnaît qu’une certaine intelligence y est envoyée des corps supérieurs, et celui qui examine ces corps est aussitôt frappé par la beauté de leur substance d’abord, et surtout par celle du soleil, puis par celle de la lune, enfin par celle des étoiles. Plus la substance de ces corps est pure, plus on est porté à croire que l’esprit qui les habite est meilleur et plus parfait que celui qui existe dans les corps terrestres. Lorsque dans le limon, dans la boue, dans les marais, dans les plantes et dans les fruits pourris naissent des animaux qui démontrent admirablement l’art de l’ouvrier, que faut-il, en effet, penser des corps célestes ? (Voy. Dissert. sur la philosophie de Galien.)

On constate encore combien la nature est rationnelle (voy. même dissert. et Hoffm., l. l., p. 360), en considérant les hommes eux-mêmes, par exemple Platon, Aristote, Hipparque, Archimède et beaucoup d’autres semblables. Quand on voit dans un tel bourbier (car quel autre nom donner au corps, assemblage de chair, de sang, de phlegme, de bile jaune et de bile noire ?) un esprit si excellent, quelle supériorité ne doit-on pas supposer à l’esprit qui habite le soleil, ou la lune, ou les étoiles. En réfléchissant à tout cela, il me semble aussi qu’un vaste esprit