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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, iv-v.

voir, vous réfléchissez à l’utilité de chacune de leurs parties, vous n’admirerez pas seulement l’art de notre Créateur, mais vous chanterez un hymne en l’honneur de sa prévoyance. En effet, comme il fallait qu’il existât deux mouvements généraux de toute la tête, l’un pour la baisser et la porter en haut et en arrière, l’autre pour lui imprimer des mouvements de circumduction latérale, il était nécessaire ou de faire l’articulation double ou de créer un mouvement droit composé de deux mouvements obliques, comme nous l’avons démontré à propos de la main, du carpe et de maintes autres parties (cf. II, vi, viii, xv, xvii ; III, viii ; XV, viii). Relativement à ces parties nous avons exposé précédemment que cette dernière disposition était la meilleure ; mais, pour ce qui regarde la tête, nous montrerons dans le présent livre que ce procédé n’était pas préférable, en rappelant à ce sujet les mouvements de certaines parties où il n’était pas opportun de produire le mouvement droit avec des mouvements obliques. Car il convient surtout parmi les œuvres de la nature, d’exposer celles où elle s’est évidemment souvenue de la similitude des utilités. En effet, comme loin de construire différemment les parties qui ont besoin d’un mouvement semblable, elle les a toujours construites d’après le même plan, il est évident qu’elle a scrupuleusement observé l’analogie et l’équité.

Quand donc est-il mieux de créer un mouvement droit composé de deux mouvements obliques ? C’est quand les mouvements obliques s’écartent peu du droit. Quand cela n’est-il pas mieux ? C’est quand il faut que le mouvement de la partie soit considérable vers chacun des côtés ; alors, en effet, il est préférable que le mouvement droit soit fort. En toute circonstance, si cela eût été possible, la nature aurait, en combinant les mouvements obliques, créé les mouvements droits, puisqu’elle veut, avec le moindre nombre d’organes, ménager à l’animal le plus grand nombre de fonctions. Mais il n’est pas possible que deux mouvements obliques, en s’écartant [fortement] du mouvement droit, rendent ce dernier fort. En conséquence, il n’était pas mieux pour la tête de tirer les mouvements droits de la combinaison avec les mouvements obliques, mais il était plus convenable d’attribuer séparément des muscles et des articulations à chacune des deux espèces (cf. Des os, chap. viii, et Man. des Dissect.,