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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.

De l’encéphale surgit la moelle rachidienne comme un tronc qui se dresse en un grand arbre[1] ; de ce tronc, prolongé dans toute l’épine, se séparent un grand nombre de nerfs qui, semblables à des rameaux, se subdivisent en des milliers de ramuscules. C’est ainsi que tout le corps, grâce à eux, participe d’abord et principalement au mouvement, puis à la sensation (voy., plus loin, chap. x) ; mais un des livres suivants (XVI, ii et suiv.) exposera quelle est la distribution du mouvement et du sentiment.

L’articulation de la tête, comme renfermant en elle la racine de tous les nerfs qui meuvent les parties inférieures de l’animal est, avec raison[2], de toutes les articulations celle qui possède la structure la plus résistante. Cette solidité résulte et de l’épaisseur des ligaments, et du nombre des muscles, et de la précision même de l’assemblage des os. En effet, trois ligaments très-forts rattachent les os ; l’un, le plus grand, large, embrasse circulairement l’articulation (lig. capsulaire occipito-atloïdien[3]) ; des deux autres médiocrement arrondis comme des nerfs, l’un (ligaments occipito-odontoïdiens et part. le moyen ; voy. p. 16) rattache [en avant et intérieurement] l’extrémité de l’apophyse allongée (odontoïde) de la seconde vertèbre (axis) à l’os de la tête (occipital) ; l’autre (ligam. transverse ou semi-lunaire) transverse et faisant en quelque sorte [avec le précédent] un [double] angle droit, passe de la partie droite de la première vertèbre à la partie gauche. Des parties postérieures seulement, huit muscles (voy. chap. viii) se portent sur l’articulation qu’ils protégent et meuvent en même temps.

La forme des os mêmes et la précision de leur emboîtement est admirable pour qui se borne à les voir. Si, non content de les

    B et confirmée par Théophile (De corpor. hum. fabr., V, iii, p. 189, éd. Greenhill). La voici : κατασπαρείσης εἰς αὑτὸν οἷον εἰς ἄρ., κ. τ. λ. Ce passage avait fort embarrassé Hoffmann. Voy. dans son Appendice les Variantes du XIIe livre.

  1. Ici encore je suis en partie les leçons du manuscrit B.
  2. Εὐλόγως. Ce mot manque dans les éditions.
  3. C’est là une disposition qu’on retrouve spécialement chez les quadrupèdes, et qui est en rapport avec la station horizontale propre à tous ces animaux ; chez l’homme au contraire, qui porte naturellement la tête droite, les ligaments occipito-atloïdiens antérieurs (la couche profonde qui passe derrière l’atlas est à peine distincte), et les latéraux ne forment pas un cylindre continu ; les intervalles sont remplis par du tissu cellulaire et par du tissu adipeux.