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DES FACULTÉS NATURELLES, I, vii.



Chapitre viii. — De la faculté de nutrition.


C’est donc le lieu maintenant de parler de la nutrition, qui est la troisième et dernière des divisions annoncées dès le principe. L’acte même qui consiste à introduire une substance, laquelle sous forme d’aliment vient s’appliquer sur chaque partie du corps nourri, cet acte constitue la nutrition, et la cause de cet acte est la faculté nutritive. Cet acte appartient encore au genre de l’altération (cf. Aristote, De l’âme, II, iv) ; mais cette altération diffère ici de ce qu’elle est dans la génération. Là, un os qui n’existait pas d’abord était produit. Dans la nutrition, l’aliment qui s’introduit s’assimile à ce qui existe déjà. Il est donc raisonnable que la génération soit nommée altération, et la nutrition assimilation ou similation.


Chapitre viii. — Les facultés de génération, d’accroissement et de nutrition sont les principales, elles réclament pour leurs œuvres des facultés secondaires.


Après avoir parlé suffisamment des trois facultés de la nature, l’animal paraissant n’en avoir besoin d’aucune autre, puisqu’il a les moyens de croître, de devenir parfait et de se conserver le plus longtemps possible, on pourrait croire que cette dissertation est terminée, et que nous avons expliqué toutes les facultés de la nature. Mais si l’on réfléchit que nous n’avons encore abordé aucune des parties de l’animal, je veux dire l’estomac, les intestins, le foie et autres viscères, ni expliqué les facultés qui s’y rencontrent, on pensera que nous avons seulement tracé la préface d’un enseignement utile. Telle est, en général, la vérité. La génération, l’accroissement et la nutrition sont les premières et les plus importantes des œuvres de la nature : aussi les facultés productrices de ces œuvres sont les trois facultés premières et capitales. Elles ont besoin les unes des autres pour s’exercer, elles exigent encore le concours d’autres facultés. Nous venons de dire celles que réclament la faculté génératrice et l’augmentative, nous allons passer à celle que demande la faculté nutritive.