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DES FACULTÉS ATTRACTIVE ET ALTÉRATRICE.

volité. J’ai vu en effet, attachés les uns à la suite des autres, cinq stylets dont le premier seul touchait la pierre, la puissance magnétique passant de celui-ci dans les autres. Il n’est pas possible de dire que si vous approchez un stylet de l’extrémité inférieure du premier stylet, le stylet ajouté se tient, adhère et reste suspendu, tandis que si on l’approche obliquement il n’adhère pas, car la puissance magnétique se propage également dans tous les sens ; pourvu seulement que le second stylet touche en un point quelconque le premier, cette puissance passe aussi rapidement que la pensée du premier dans le second tout entier, et de celui-ci dans le troisième tout entier. Supposez une petite pierre d’aimant suspendue dans une maison entourée d’une quantité de particules de fer qui la touchent, d’autres particules touchant celles-ci, d’autres encore touchant ces dernières, et ainsi de suite en continuant, il faut que toutes les particules de fer soient remplies des corpuscules émanés de la pierre. Cette petite pierre court risque de se perdre en se dissolvant dans ces émanations. Et même aucun fer ne la touchât-elle, elle se dissiperait dans l’air, surtout si l’air est chaud. Assurément, dit Asclépiade, car il faut se représenter ces corps (les atomes) si petits qu’ils sont la dix-millième partie des plus petites parcelles emportées dans l’air. Après cela, osez dire qu’à des corps si petits sont suspendues des masses de fer si considérables ? Car si chacun de ces corps est la dix-millième partie des parcelles emportées dans l’air, quelle dimension devons-nous supposer à l’extrémité crochue par laquelle ils s’enlacent les uns avec les autres ? C’est nécessairement la plus petite portion de toute la parcelle. Ces extrémités unies, les petites avec les petites, les mobiles avec les mobiles, ne se détacheront-elles pas immédiatement ? Un grand nombre d’autres, en bas, en haut, en avant, en arrière, à droite, à gauche, les secouent, les agitent et ne les laissent pas reposer. Cependant il faut supposer que chacun de ces petits corps a nécessairement beaucoup d’extrémités crochues. En effet, par une ils adhèrent les uns aux autres, par une autre, qui est supérieure, à la pierre, par une autre, qui est inférieure, au fer. En effet, si suspendues à la pierre par en haut, ils n’adhéraient pas au fer par en bas, le résultat serait nul. De cette façon, le sommet de l’extrémité supérieure doit être suspendu à la pierre, et le fer doit être attaché à l’extrémité inférieure de la partie