Aller au contenu

Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
DES FACULTÉS NATURELLES, I, xiv.

basse. Mais comme ces corps s’enlacent aussi latéralement, ils ont nécessairement encore des crochets en ces points-là. Souvenez-vous, avant toutes choses, comment des corps si petits ont de si nombreuses et de telles saillies. Souvenez-vous surtout comment il faut, pour que le second stylet de fer adhère au premier, le troisième au second, le quatrième à ce dernier, que ces petites et ridicules parcelles traversent à la fois les pores du premier stylet, puis rebondissent contre le suivant, bien qu’il soit absolument identique de nature. Une semblable hypothèse ne manque pas de hardiesse, et s’il faut dire la vérité, elle surpasse de beaucoup en effronterie les hypothèses précédentes. Ainsi, comment supposer que cinq stylets semblables, étant disposés les uns à la suite des autres, les particules de la pierre traversent aisément le premier, rebondissent contre le second, et ne le traversent pas aisément, de la même façon que le premier. D’ailleurs, dans l’un et dans l’autre cas, la supposition est absurde. Si les particules rebondissent, comment traversent-elles rapidement le troisième stylet ? Si elles ne rebondissent pas, comment le deuxième stylet se suspend-il au premier ? En effet, on a posé en principe que le rebondissement est cause de l’attraction. Mais, ainsi que je le disais, il faut tomber dans le radotage quand on discute avec de tels gens. Je veux donc en finir après avoir donné ce résumé de leur doctrine.

Si l’on étudie attentivement les écrits d’Asclépiade, on y voit clairement les conséquences déduites de doctrines fondamentales et la lutte contre les faits apparents. Épicure, lui, veut conserver les faits apparents ; mais, jaloux de montrer qu’ils s’accordent avec ses principes, il tombe dans le faux. Asclépiade est fidèle aux conséquences des principes ; mais il ne se soucie en aucune façon des faits apparents. Celui donc qui veut prouver l’absurdité des principes doit se rappeler, si c’est contre Asclépiade qu’il engage la discussion, que ce dernier est forcé de se mettre en opposition avec les faits ; si c’est contre Épicure, que celui-ci est en désaccord avec ses principes. Presque tous les autres systèmes basés sur de semblables principes ont complètement disparu. Ceux-là seuls subsistent encore, non sans éclat. Pourtant, Ménodote l’Empirique a réfuté victorieusement les hypothèses d’Asclépiade, en signalant ses contradictions avec les faits apparents et avec ses pro-