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DES FACULTÉS ATTRACTIVE ET ALTÉRATRICE.

pres opinions. Épicure, de son côté, est battu par Asclépiade, toujours attaché aux conséquences dont celui-ci ne paraît guère s’inquiéter. Quant à nos contemporains, avant d’avoir étudié ces systèmes et d’autres meilleurs, et d’avoir passé beaucoup de temps à les examiner et à vérifier ce que chacun d’eux contient de vérités et de mensonges, ils s’intitulent : ceux-ci médecins, ceux-là philosophes, mais tous sans rien savoir. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner qu’on honore également la vérité et l’erreur. Satisfait des leçons de n’importe quel maître, chacun d’eux est devenu ce qu’il est sans daigner s’instruire encore auprès d’un autre maître. Quelques-uns d’entre eux ont, il est vrai, suivi plusieurs enseignements ; mais leur intelligence est si bornée et leur conception si lente, qu’arrivés à la vieillesse ils ne savent même pas encore suivre la conséquence d’un raisonnement. Autrefois on renvoyait de pareilles gens aux métiers des artisans ; mais les Dieux savent ce qu’il adviendra [de ne plus suivre cet exemple].

Pour nous, qui évitons de discuter contre ceux dont l’erreur réside dans leurs principes mêmes, comme la suite du raisonnement nous a contraint à parler et à argumenter contre eux, nous ajouterons un point à nos assertions, c’est que ce ne sont pas seulement les médicaments purgatifs qui attirent les qualités propres, mais encore ceux qui font sortir les pointes des flèches enfoncées parfois si profondément dans les chairs. Ceux qui attirent au dehors le venin dardé par les animaux ou celui dans lequel on a trempé les flèches, manifestent encore la même faculté que les pierres d’aimant (cf. Des médic. simples, V, xvi et xvii). J’ai vu une fois une pointe enfoncée dans le pied d’un jeune homme, pointe qui résistait à l’effort de nos doigts, quoiqu’ils la tirassent avec force, et qui par l’application d’un médicament sortit sans peine et promptement. À cela quelques-uns répondent en disant que quand l’inflammation de la partie est dissipée, on voit sortir spontanément la pointe que rien n’avait pu tirer. Mais d’abord ceux-là ignorent, ce me semble, qu’autres sont les médicaments contre les inflammations, autres les médicaments usités pour retirer les objets enfoncés. Et cependant, si, les parties étant délivrées de l’inflammation, les objets contre nature qui s’y trouvent étaient expulsés, tous les médicaments qui dissipent une inflammation seraient propres à expulser ces objets. En second lieu, chose plus